Le gué, situé en aval de Saint-Germain et en face de Venette, fit peut-être place à un pont en bois. Un autre pont, probablement aussi en bois, est connu par un acte de donation à l’abbaye Saint-Corneille, daté de 917. Un pont en pierre lui succéda, sans doute au même emplacement, dès la fin du XIe siècle.
C’est ce pont, reconstruit par Saint Louis, qui reste connu sous le nom de ce roi. Il en reste deux arches visibles. Une plaque rappelle que Jeanne d’Arc le franchit ce fatal 23 mai 1430, avant d’être capturée par les Bourguignons.
Sur le site actuel, Louis XV fit lancer un nouveau pont, de trois arches, sur le plan du directeur général des Ponts et Chaussées, Dubois; décoré des armes de France par Coustou le Jeune, une croix y marquait la limite des deux diocèses de Soissons et de Beauvais; ces emblèmes furent détruits pendant la Révolution.
Ce pont, élargi en 1902, sauta en 1914. Le pont à deux arches de l’ingénieur Séjourné, inauguré en 1926, sauta à son tour en 1940. L’architecte compiégnois Jean Philippot établit en 1949 le pont actuel, sur le modèle du pont Louis XV mais à deux arches. Diverses passerelles de fortune remplacèrent ces ponts détruits. Une plaque rappelle que, par l’une d’elles, de 1941 à 1944, les convois de prisonniers du camp de Royallieu se rendirent à la gare de chemin de fer, vers les camps allemands.
Texte de François Callais
A lire à ce sujet : L’inauguration du pont de Compiègne, Bulletin 29-1985
Le vieux pont de Compiègne, par Paul Daussy, ouvrage numérisé par la BnF