Anciennement appelé Beaulieu puis La Neuville, cet écart de Compiègne fut choisi comme résidence et gratifié d’une charte de franchise en 1153, par la reine Adélaïde, veuve du roi Louis VI. Baptisé Royallieu sous Philippe le Bel (1284-1314), ce devint en effet la résidence royale, jusqu’à ce que Charles V (1364-1380) eût choisi l’emplacement du château actuel, à l’abri des remparts. Le choix de ce site fut décidé en 1374 et que ce nouveau château royal fut achevé pour son gros oeuvre en 1378.Philippe le Bel y avait fondé en 1303 un prieuré d’augustins chargés de desservir une église dédiée à son grand-père, Saint Louis.
Ces religieux acceptèrent, en 1634, de permuter avec les bénédictines de Saint-Jean aux Bois. Celles-ci conservèrent le fragment de la Vraie Croix qui faisait la fortune du couvent et apportèrent les reliques de sainte Euphrosine, une vierge égyptienne du Ve siècle; ce sont elles qui édifièrent les bâtiments qui ont survécu à la tourmente révolutionnaire.
Cinq abbesses, de famille aristocratique, s’y succédèrent; la dernière, madame de Soulanges, venant de l’abbaye de Fontevrault, était familière de Mesdames, filles de Louis XV, en particulier de Madame Louise, la future carmélite.
A la veille de 1914, Etienne Balsan, propriétaire d’écuries de courses ainsi que du château reconstruit sur les ruines de l’abbaye et appelé château de Bayser, y accueillit la jeune Gabrielle Chanel et contribua à son succès.
Le parc de Bayser qui a été acquis par la ville de Compiègne offre aux promeneurs deux hectares de verdure ornés d’arbres de hautes stature à l’ombre desquels il fait bon se reposer des les premiers jours de soleil.
Texte de François Callais
Pour en savoir plus, télécharger le livre “Les Abbesses du prieuré de Saint-Louis de Royallieu“, par Artur Bazin 1898 54p. BnF-Gallica
Voir aussi “le véritable séjour de Coco Chanel à Royallieu 1905-1909” par Brigitte Sibertin-Blanc Durand, Société historique de Compiègne 2011