Le renouveau de l’Histoire politique impose un déplacement et une ouverture des questions. L’intérêt de la culture équestre à l’époque moderne et contemporaine est de ce point de vue important, car ce grand domaine de la relation des hommes aux équidés met en évidence une évolution de la Raison cavalière, dont l’articulation majeure entre l’utilité, le pouvoir et l’art de l’équitation est politiquement centrale. Ce chapitre d’une histoire plus générale permet de comprendre comment de l’Ancien Régime au monde des notables, la hiérarchisation sociale, les comportements de tous sont influencés par l‘apprentissage spécifique de l’art équestre, par ses institutions distinctives, par ses moyens particuliers et par les valeurs transmises. On peut ainsi voir comment manuels et institutions ont été un instrument de la formation des élites nobiliaires. On a la possibilité de retrouver un monde de représentation politique associant chevaux et corps du cavalier. On peut enfin mesurer comment de l’Italie du XVIe siècle à la France et à l’Europe du XVIIIe et XIXe siècles, le modèle du cavalier puis de l’homme de cheval a été mis en valeur et institutionnalisé de l’Académie au manège et devenir un moyen de l’identité des classes dirigeantes.
Hôtel de ville de Compiegne, Salle du Conseil municipal