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Présentation rapide de la commune

Commune de la CC2V (Communauté de Communes des Deux Vallées).

L’état actuel du château Mennechet (sur les hauteurs de Chiry), et de l’abbaye d’Ourscamp.

Située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Compiègne, la commune de Chiry-Ourscamp s’étend sur 1325 hectares, de part et d’autre de l’Oise et de son canal. Elle est traversée par l’ex-RN32 et par la voie rapide Compiègne-Noyon, ainsi que par la voie de chemin de fer Paris-Erquelines. Près de 60% de son territoire est composé de forêts. Ses 1200 habitants (appelés Caouens) sont répartis principalement sur Chiry.

Chiry-Ourscamp est née en 1825 de la fusion des communes de Chiry et d’Ourscamp créées par les lois révolutionnaires de 1790. Jusqu’à cette dernière date, Chiry, en rive droite de l’Oise, formait une communauté paroissiale administrée depuis le Moyen-Âge par l’un de ses membres élu annuellement : le syndic. Bien que dépendants de l’administration du comte évêque de Noyon, les habitants de Chiry avaient pu profiter de l’effet de la charte de franchise accordée à la ville titulaire de l’évêché en 1108 pour gagner une forme d’autonomie. Quelques siècles plus tôt, au temps carolingien, un village existait sur une terrasse alluviale au bout de la rue du Point du Jour, comme l’ont révélé les récentes fouilles archéologiques. S’il dominait un méandre de l’Oise, ses habitants ont pu profiter de la présence du cours d’eau pour développer des activités de poterie et de tissage des fibres naturelles. Cherchant à être protégé, le village s’est ensuite installé sur le flanc du mont Conseil, autour de son église fondée au 12e siècle, et à l’abri d’un château-fort propriété de l’évêque de Noyon. Ce dernier fut détruit en 1359 par les Noyonnais, qui l’ont racheté aux Bourguignons quelques mois après la bataille de Mauconseil perdue par l’ost français. Les villageois se tournèrent ensuite vers la culture de blé, le vignoble et le maraîchage, activités soutenues par de nombreux artisans. La construction de la rue Royale au milieu du 18e siècle développa la profession de paveurs et fit du bas de Chiry un axe routier important entre Compiègne et Noyon. La construction de la chapelle Notre-Dame de Bons-Secours (devenue Sainte-Anne) en 1764 permit d’accompagner les voyageurs routiers. Ainsi, à la veille de la Révolution française, Chiry avait connu une importante expansion urbaine le long de cette grande rue fortement fréquentée (actuelle RD932).
De l’autre côté de l’Oise, l’abbaye Ourscamp avait été érigée sur les fondations d’un oratoire créé par Eloi, évêque de Noyon, et proche du roi Dagobert. La légende de l’ours laissée par le saint prélat, toujours vivace de nos jours, a été relayée par les moines cisterciens qui se sont installés en 1129 à l’instigation de l’évêque Simon de Vermandois. L’abbaye reçut de nombreux dons et contredons qui lui permirent de connaître une nouvelle phase de construction au 13e siècle : la grande église, qui remplaça l’église primitive, la salle des morts (infirmerie, aujourd’hui grande chapelle), les bâtiments conventuels… en firent l’une des plus vastes de notre région. La façade fut réaménagée au 18e siècle pour former un château abbatial constitué de deux corps de bâtiments encadrant l’entrée principale de l’église masquée par des colonnes et un fronton sculpté.
La Révolution française mit un terme à 600 ans d’histoire monacale. Si les religieux cisterciens durent abandonner leur charge, l’abbaye devenue bien national fut rachetée à l’État par Maximilien Radix de Sainte-Foix qui la transforma en château de villégiature. Quelques années après sa mort, Ourscamp, qui n’avait plus que quelques habitants, fut réuni à Chiry où l’ancien prieur de l’abbaye s’était installé et avait permis la translation de la relique de sainte Anne en 1807. Mais à la même époque, le domaine d’Ourscamp fut repris par des industriels qui y installèrent une manufacture de coton, profitant de la construction du canal latéral à l’Oise (1825) puis de la ligne ferroviaire (1850). Devenue l’une des plus importantes usines du département, ses ouvriers étaient originaires de Picardie puis de Bretagne, de Belgique et du Luxembourg. La grève des tisseurs de 1902 demeure aujourd’hui dans les mémoires comme la plus longue connue dans l’Oise et d’une violence sociale rare.
La deuxième moitié du 19e siècle fut l’âge d’or de la commune, avec un pôle industriel textile de première importance dans l’ancien monastère et la création à Chiry d’une tour, de deux manoirs, d’un château–musée… cet ensemble formant l’empire Mennechet, du nom de son bâtisseur. Quant à la population communale, elle culmina à 2144 en 1891 pour redescendre à 1560 en 1911 avec la crise industrielle.
La Première Guerre mondiale modifia en profondeur le visage du village. Pendant trente mois, le village et le hameau, séparés l’un de l’autre par la destruction des ponts, subirent l’occupation allemande. En décembre 1914, la Tour Mennechet qui dominait Chiry fut détruite. En février 1915, un terrible incendie provoqué par les bombardements français anéantit la filature et une partie des anciens bâtiments conventuels. Deux ans plus tard, en vue de leur repli, les Allemands évacuèrent la population encore présente et détruisirent la commune, appliquant la stratégie de la terre brûlée. Puis, au printemps 1918, une nouvelle offensive allemande plaça Chiry-Ourscamp sous la ligne de feu durant la Bataille du mont Renaud (mars – juin 1918) et lors de la reconquête définitive d’août 1918. Chiry-Ourscamp, commune martyre, n’était plus que ruines. S’ouvrit alors un difficile après-guerre marqué par une longue reconstruction, un exode rural massif, l’abandon du domaine Mennechet et de la filature d’Ourscamp. Quelques célébrations ponctuèrent cette période : l’inauguration du monument aux morts, le baptême des cloches, le Pardon de sainte Anne…
Le village entra dans la modernité par ses constructions modernes en briques, pourvues de l’eau courante, de l’électricité, du chauffage dans chaque pièce… mais il ne comptait plus que quelques centaines d’habitants. Durant la Seconde Guerre mondiale, la mairie fut incendiée par un régiment français, le 110e RI, qui l’avait occupée jusqu’en juin 1940. L’abbaye nouvellement acquise par le comte Biver retrouva sa vocation première en accueillant la congrégation des Serviteurs de Jésus et de Marie. La baisse démographique qui s’était poursuivie jusqu’en 1936 (581 habitants) fut endiguée dans les années 70 avec l’essor industriel de la vallée de l’Oise. L’installation de l’usine Rivoire & Carret (devenue depuis Pastacorp) incita la commune à favoriser la création des lotissements de La Montagne et du Marais.
Aujourd’hui forte de 1200 habitants, la commune de Chiry-Ourscamp cultive le bien-être de ses administrés autour de son parc municipal (1976) adossé au groupe scolaire, de ses multiples activités sportives animées par des clubs (tir à l’arc, football, équitation, haltérophilie, judo, fitness, danse country…), de sa vie culturelle en plein air et en intérieur (salle L’Orée, 2017), et promeut son patrimoine naturel (la forêt domaniale d’Ourscamp, la vallée de l’Oise, le mont Conseil) et architectural (l’abbaye, le château, l’église, le mémorial départemental en hommage aux victimes civiles de la Grande Guerre). Pourvue depuis 2017 d’une déviation qui libère son centre-ville de la circulation routière de masse, Chiry-Ourscamp sera traversée vers 2030 par une nouvelle infrastructure fluviale qui modifiera son paysage : le canal Seine – Nord Europe.
Jean-Yves Bonnard

Site Internet de la mairie

Vous pouvez notamment y consulter les pages “Histoire – les grandes dates” et “Patrimoine“.

Documents présents ailleurs sur le site “Histoire de Compiègne”

En cliquant ici, vous accédez aux résultats du moteur de recherche ; vous y trouverez la présente page, mais aussi des liens vers d’autres articles et pages qui ont un lien avec Chiry-Ourscamp, par exemple “L’hôpital militaire d’Ourscamp (septembre 1793-janvier 1795)“, de J.Yves Bonnard (2001), “La révolte d’Ourscamp (1902)“, de J.Pierre Besse (1981), ou “Souvenirs sur la filature d’Ourscamp au début du siècle“, de Marthe Caillaud (1982).

Archives départementales de l’Oise

Un certain nombre d’archives sont numérisées et consultables sur Internet (cliquer ici) : état civil, recensements, registres matricules, cartes et plans, etc.
On peut aussi, sur place, à Beauvais (71 rue de Tilloy), consulter (gratuitement) les documents non numérisés. Ceux-ci, regroupés par dossiers cotés, sont très nombreux… On peut se faire aider dans ses recherches par le ou la responsable de la salle de consultation, mais on peut également préparer sa venue en consultant auparavant, sur Internet, les inventaires qui sont numérisés (cliquer ici).
À noter que de nombreuses communes de l’Oise ont déposé à Beauvais une partie de leurs propres archives (cliquer ici pour voir la liste des cotes des dossiers communaux). Mais de nombreux autres documents concernant les communes sont disséminés dans les dossiers des diverses séries.
Un petit guide intitulé « Retracer l’histoire d’une commune » est proposé sur le site des Archives de l’Oise (cliquer ici).

BNF (Bibliothèque Nationale de France)

La BNF a mis en ligne, dans sa base dénommée Gallica, de très nombreux documents ; ceux relatifs à une commune donnée peuvent être listés en utilisant son moteur de recherche, mais il est souvent difficile de s’y retrouver parmi les résultats qui s’affichent. On peut aussi passer par un sous-ensemble de Gallica consacré au département de l’Oise (cliquer ici).
Voici quelques documents notables :
– Extrait de l’ouvrage Compiègne et ses environs, de Léon Ewig, 1860 (pages 311 à 336).
Étude consacrée à Chiry-Ourscamp, par Léon Mazière, dans l’ouvrage Comptes rendus et mémoires du comité archéologique de Noyon, 1867, tome 2, pages 291 à 307.
– Histoire de l’abbaye de Notre-Dame d’Ourscamp, d’Achille Peigné-Delacourt, 1876.
– Extrait de la notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, d’Émile Coët, 1883 (pages 388 à 393).

Autres documents numérisés

– Manuscrits et dessins de J.A.F. Léré, conservés à la bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne : sur Chiry (1816 ; 16 pages) et sur Ourscamp (1817-1823 ; 79 pages).
Extrait du Précis statistique sur le canton de Ribécourt, ouvrage de Louis Graves, 1839.
– Encyclopédie Wikipédia : articles Chiry-Ourscamp et Abbaye ND d’Ourscamp.
– Albums de Daniel Debeaume (cartes postales, photos, et divers documents anciens) : album n° 1, album n° 2, album n° 3, album n° 4, et plus spécifiquement sur l’abbaye d’Ourscamp : album n° 5, album n° 6, album n° 7.
Église de l’Assomption Notre-Dame (site “Églises de l’Oise”).
Abbaye Notre-Dame (site “Églises de l’Oise”).

Documents non numérisés
  • Notice historique sur Ribécourt et son canton, de Léon Mazière, 1875, rééditée en 2004 (Le Livre d’histoire).
  • La filature d’Ourscamp et l’histoire de ses ouvriers (1825-1925), de Marthe Caillaud, association historique du Ressontois, 1994.
  • Alphonse Mennechet de Barival, le bâtisseur, de Jean-Yves Bonnard, association Prométhée (Noyon), 1996 ; 32 pages.
  • Chiry-Ourscamp, commune martyre, de Jean-Yves Bonnard et Didier Guénaff, association Prométhée (Noyon), 1997.
  • De Notre-Dame à Sainte-Anne, de Jean-Yves Bonnard, association Prométhée (Noyon), 1998 ; 64 pages.
  • A la découverte des forêts de Compiègne, Laigue et Ourscamp-Carlepont, de François Callais, Société Historique de Compiègne, 1998.

  • La manufacture de velours d’Ourscamp (1823-1923), de Jean-Yves Bonnard, association Prométhée (Noyon), 2006.
  • La Bataille de Mauconseil, de J.Yves Bonnard et Jérôme Pauzet, association Prométhée et Société Historique de Noyon, 2008.
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