Présentation rapide de la commune
Commune de l’ARCBA (Agglomération de la Région de Compiègne et de la Basse Automne).
1 – Le centre-bourg
On peut penser qu’un village nommé Roy (Redum), mentionné en 920, s’étendait aux limites des communes actuelles de Morienval et de Saint-Jean. Les toponymes de “Carrières du Roi“, “Garenne du roi“, “Chaussée du roi”, évoquent une station sur la chaussée Brunehaut. Un important village gallo-romain situé sur cette voie a été fouillé au Second Empire au pied du hameau du Four d’en Haut. On a trouvé des traces d’un village gaulois sur les hauteurs de la Tête de Saint-Jean qui domine l’actuel village. La paroisse de Saint-Jean aurait été détruite entre 1108 et 1131 ; c’est alors que Louis VI donna aux chanoines de la collégiale Saint-Adrien de Béthisy la “maison du Roy“, qui dès 1132 porta le nom de “maison de Saint-Jean“, reprenant sans doute le patronyme de l’ancienne église de Roy. En 1152, la reine Adélaïde de Maurienne, veuve de Louis VI, obtint des chanoines de Béthisy, par voie d’échange, le domaine de Saint-Jean, afin d’y abriter une communauté de religieuses bénédictines trop mal logées dans le voisinage. Venaient-elles de Sainte-Périne ou du village ruiné de Roy ? Dès 1170 on parle de l’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois.
La première abbesse obtint les reliques de Sainte-Euphrosyne, qui avait vécu au Vème siècle à Alexandrie, et qui resta cachée trente-huit ans dans un couvent d’hommes. Ces reliques, rapportées de Terre-Sainte par Louis VII le Jeune, attirèrent de nombreux pèlerins, notamment des fiévreux que la Sainte pouvait guérir. La construction de l’abbatiale, commencée vers 1220, fut rapide, d’où sa grande homogénéité. L’abbaye pouvait contenir quarante religieuses, celles en supplément allant s’installer à Sainte-Périne qui aurait appartenu à Saint-Jean-aux-Bois jusqu’en 1449. Elles restèrent à l’abbaye jusqu’au milieu du XVIIème siècle. C’est alors que de nombreuse congrégations féminines installées à la campagne se rapprochèrent des villes, ne se sentant plus en sécurité ; les Bénédictines de Saint-Jean obtinrent ainsi d’échanger leur couvent avec celui des chanoines réguliers augustins de Royallieu. Il était temps : en 1652, les troupes de Turenne, alors ralliées à la Fronde, ravagèrent l’abbaye. Les chanoines qui s’y étaient installés furent condamnés à lotir leur cours et les terres voisines. En 1761 la communauté fut réunie à l’abbaye augustine de Saint-Léger de Soissons. L’église abbatiale devint paroissiale, au bénéfice des habitants du village.
Les habitants, bucherons, charbonniers ou jardiniers se serraient depuis le début du XVIIIème siècle à l’intérieur de l’enceinte paroissiale. Seul un moulin à blé, actionné par les eaux du ru de Saint-Nicolas et de l’étang de retenue, se trouvait en dehors de l’enceinte et le meunier percevait une redevance sur ceux qui faisaient rouir le chanvre dans l’étang, asséché vers 1885. Le village comptait une vingtaine de maisons, qui avec les bâtiments désertés du couvent furent appelés La Solitude, nom donné à la commune lors de la Révolution.
En 1914 on trouve encore neuf “marchands de bois”, exploitants forestiers qui se portaient acquéreurs des coupes lors d’enchères annuelles. Des voituriers louaient leurs chevaux pour le charroi des grumes. Le moulin avait fait place à une boulangerie réputée. Le lavoir, près de l’ancien moulin, fut conservé et restauré. Le village a pris de nos jours un aspect plus bourgeois, composé largement de résidences secondaires. Il compte 322 habitant en 2019, appelés les “Solitaires”.
Jean-Pierre Duterne, d’après l’article de François Callais – Philippe Bonnet-Laborderie, “Entre rivières et forêts, la communauté compiégnoise” – GEMOB 2005.
2 – Les hameaux autour de Saint-Jean-aux-Bois
Cliquez ici pour consulter la page consacrée à ces hameaux.
3 – La forêt de Compiègne
[ Voir la page qui lui est spécifiquement consacrée ]
Documents présents ailleurs sur le site “Histoire de Compiègne”
Via le moteur de recherche, vous trouverez bien sûr la présente page, mais aussi des liens vers d’autres articles et pages qui ont un lien avec la commune.
– L’ornementation sculpturale de l’église de Saint-Jean.
– Les cloches de l’église de Saint-Jean.
– L’Obituaire de l’abbaye de Saint-Jean.
– Saint-Jean durant la Révolution.
– Étude sur la démographie de Saint-Jean au XVIe siècle.
– Liste des abbesses de Saint-Jean (1152-1634).
– Chronique de Saint-Jean.
– Saint-Jean-aux-Bois en 1914, témoignage de Mlle Billa, tiré du “Livre Vivant de Compiègne” (extrait du site http://www.compiegne1914.fr).
Archives départementales de l’Oise
Un certain nombre d’archives sont numérisées et consultables sur Internet (cliquer ici) : état civil, recensements, registres matricules, cartes et plans, etc.
On peut aussi, sur place, à Beauvais (71 rue de Tilloy), consulter (gratuitement) les documents non numérisés. Ceux-ci, regroupés par dossiers cotés, sont très nombreux… On peut se faire aider dans ses recherches par le ou la responsable de la salle de consultation, mais on peut également préparer sa venue en consultant auparavant, sur Internet, les inventaires qui sont numérisés (cliquer ici).
À noter que de nombreuses communes de l’Oise ont déposé à Beauvais une partie de leurs propres archives (cliquer ici pour voir la liste des cotes des dossiers communaux). Mais de nombreux autres documents concernant les communes sont disséminés dans les dossiers des diverses séries.
Un petit guide intitulé « Retracer l’histoire d’une commune » est proposé sur le site des Archives de l’Oise (cliquer ici).
BNF (Bibliothèque Nationale de France)
La BNF a mis en ligne, dans sa base dénommée Gallica, de très nombreux documents ; ceux relatifs à une commune donnée peuvent être listés en utilisant son moteur de recherche, mais il est souvent difficile de s’y retrouver parmi les résultats qui s’affichent. On peut aussi passer par un sous-ensemble de Gallica consacré au département de l’Oise (cliquer ici).
Voici les liens vers quelques documents concernant Saint-Jean-aux-Bois :
– Léon EWIG, “Compiègne et ses environs”, (1860), p.149 à 160.
– Emile COËT, Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, Compiègne, 1883.
– Abbé Ed. DANGU, « L’Abbaye et le Village de Saint-Jean-aux-Bois en la Forêt de Cuise », 1911. Texte présent également dans le Bulletin de la Société Historique de Compiègne, tome 14, 1911, p. 199 à 294.
Autres documents numérisés
– Manuscrits et dessins de J.A.F. Léré, conservés à la bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne : premier ensemble (50 pages ; 1814-1827) ; deuxième ensemble (18 pages ; 1823) ; troisième ensemble, consacré aux hameaux (67 pages ; 1814-1827) .
– Album de Daniel Debeaume (cartes postales, photos, et divers documents anciens).
– Abbaye Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste (site “Eglises de l’Oise”).
– Prieuré Sainte-Périne (site “Eglises de l’Oise”).
Documents non numérisés
- André PHILIPPE, L’abbaye de Saint-Jean-aux-Bois (1132-1634), étude archéologique suivie de l’obituaire de l’abbaye, Compiègne, 1931.
- Jean-Claude MALSY, “Saint-Jean-aux-Bois et le prétendu palais de Cuise”, Revue archéologique du Nord-Est de l’Oise, n° 2, 1972.
- Claudine LAUTIER et Maryse BIDEAULT, “Ile-de-France gothique”, Paris, 1987, p. 311-317.
- Nicolas PETIT, “Les abbayes génovéfaines dans l’Oise : vues et plans retrouvés”, Groupe d’Études des Monuments et Œuvres d’art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), Bulletin n° 51, 1991, p. 18-21.
- Dominique VERMAND, “Églises de l’Oise. Cantons de Compiègne. Vallée de l’Oise et Forêt de Compiègne”, Comité Départemental du Tourisme de l’Oise et Office de Tourisme de Compiègne, 2001, p. 29-31.
- Philippe BONNET-LABORDERIE et François CALLAIS, “Entre rivières et forêts, la communauté compiégnoise”, Groupe d’Études des Monuments et Œuvres d’Art de l’Oise et du Beauvaisis (GEMOB), 2005, p. 80-86.