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Présentation rapide de la commune

Commune de l’ARCBA (Agglomération de la Région de Compiègne et de la Basse Automne).

1- Le Village
L’église Saint-Mellon de Vieux-Moulin.

Entourée des futaies de la forêt de Compiègne, la commune de Vieux-Moulin se situe dans une plaine assez étroite enserrée entre les pentes du mont Saint-Mard et la butte du mont Saint-Pierre. Le ru de Berne la traverse. C’est un village pittoresque avec ses maisons de pierres de taille claires et ses pignons en forme d’escaliers ou “pas de moineaux”, architecture typique des villages du Soissonnais. Elle comptait 615 habitants en 2019.
Dans un acte de 898, Charles le Simple confirme à l’abbaye de Saint-Crépin de Soissons la possession du pré appelé “vetus molendinum“, le pré du “vieux moulin“. S’agit-il de notre Vieux-Moulin actuel ? La BNF possède un document datant de 1144par cet acte Goslein de Viezy, évêque de Soissons, règle le partage entre le curé et les moines de Saint-Sulpice de Pierrefonds des oblations faites en divers lieux, et notamment dans unecapellam de veteri molendino“. On a des raisons de croire qu’il s’agit bien là de Vieux-Moulin et d’une chapelle qui y avait été construite.
On situe le moulin à eau à l’emplacement longtemps appelé “le château vert”, le long du ru de Berne ; le moulin aurait été voisin d’un ermitage qui bénéficia de plusieurs donations royales. Philippe Auguste y édifia avant 1209 une chapelle, Saint Louis lui accorda des rentes, Philippe le Hardi un droit de glandée pour douze porcs. Dès 1308, les Augustins de Royallieu appelés  les “chapelains du Roi” y desservaient en la chapelle, peut-être la même que celle de l’ermitage. Saint-Jean, nom que porte la rue principale du village, et Saint-Médard y auraient été aussi vénérés.
Le terroir fournissait du chanvre destiné au cordage des bateaux. Des fours de verriers, particulièrement au XIVe et XVe siècles, y furent installés. En 1720 le village comprenait 280 habitants et 77 maisons. On y trouvait également de nombreux bûcherons et au XIXe siècle des travailleurs en bonneterie et layetterie. Une partie de la population quittait le village durant l’été pour aller travailler dans les exploitations agricoles de l’île de France, de l’Orléanais et du Berry.
Au milieu de la rue Saint-Jean, l’ancienne église fut remplacée en 1860 par un élégant édifice dédié à Saint-Mellon, premier évêque de Rouen, sans doute d’origine galloise. Elle fut dessinée par l’architecte Jean-Louis Victor Grisart, architecte du château de Compiègne, avec l’aide financière de Napoléon III.
De nombreuses célébrités ont été attirées par le pittoresque et le calme du village : le compositeur tchèque Bohuslav Martinu avait épousé une fille du pays, des peintres y séjournèrent et peignirent le village : Dufy, Utrillo, Suzanne Valadon. Eugène Lefèvre-Pontalis (1862-1923), président de la Société Française d’Archéologie, y mourut, Henri Bordeaux y situa un de ses romans, “Tuilette“. Des médecins célèbres venaient s’y réfugier pour le weekend : Dubief, spécialiste de la fièvre jaune, Charles Paul, célèbre médecin légiste du début du XXe siècle, qui y avait un élevage de cockers. Le comte Maurice de Pillet-Will, grand banquier parisien, y fit construire en 1899 l’une de ses demeures, La Chaumine, et un pavillon destiné aux orphelins du canton, les “Samuels“. L’hôtel Reulier-Bailly ouvert en 1907 fut donné à la commune en 1967, pour faire place en 1971 à la nouvelle mairie. La belle école communale, construite en 1845, a été relevée d’un étage en 1876.

2 – Les Hameaux

Le Vivier-Frère-Robert

L’ancien moulin du Vivier-Frère-Robert.

Ce domaine appartint d’abord aux chanoines réguliers de Royallieu, Charles VIII le leur donna en 1493. Le vivier et le moulin attenant furent cédés en 1620 aux Célestins du mont Saint-Pierre. On y pratiqua longtemps le rouissage du chanvre. Peu après 1773, à la suite d’un curage du vivier exigé par Bellicard, contrôleur des Bâtiments du Roi, celui-ci fut à demi comblé par les moines, seule la partie face au moulin ayant été conservée. Avant 1914, le hameau était peuplé de bûcherons et les femmes y fabriquaient des jouets d’enfants en carton-pâte pour une entreprise de Trosly-Breuil. Face au hameau, sur les flancs du mont Saint-Mard, existait un ermitage dès le XIIe siècle. On rapporte que la reine Marie Thérèse d’Autriche et le Dauphin, étant à Compiègne, allèrent visiter à deux reprises le frère René Vâ, un ancien officier de cavalerie, qui s’était retiré dans l’ermitage. Cet ermitage cessa d’être habité en 1766.

Jean-Pierre DUTERNE, d’après l’article de François CALLAIS – Philippe BONNET-LABORDERIE, “Entre rivières et forêts, la communauté compiégnoise” – GEMOB 2005.

La maison anglo-normande de l’Ortille.

L’Ortille
Située sur le ru de Berne, entre le hameau du Vivier-Frère-Robert et la nationale 31, cette enclave de 19 hectares s’est toujours maintenue domaine privé en pleine forêt royale puis domaniale.
L’origine de son nom est débattue : pour les uns dérivant de la forme picarde du mot “ortie”, pour d’autres du latin hortus (jardin). Ces deux hypothèses se rejoignent sur l’ancienneté de l’occupation humaine et sur la vocation agricole du site.
Le domaine relevait à l’origine de la paroisse du Crucifix, qui dépendait de l’abbaye Saint-Corneille, puis fut attribué à la maladrerie Saint-Lazare. En 1676 les jésuites en charge du Collège de la Ville obtinrent le site moyennant un droit de cens de 120 livres à régler à l’abbaye Saint-Corneille. A partir de 1702 les jésuites transformèrent le site en ferme alimentant l’hôpital de Compiègne (Hôtel-Dieu Saint-Nicolas), puis fut vendue comme bien national à la Révolution à la famille Lambin. La vocation  agricole de l’Ortille persista jusqu’à la fin du Second empire, époque à laquelle le site fut revendu à la famille Niquet qui le transforma en lieu de villégiature avec partage de l’étang et division en deux lots : moulin et ferme (qui fut détruite et remplacée par une demeure de site anglo-normand.)
Habitants notables du lieu :
– En 1691 mourut à l’Ortille le célèbre ermite du mont Saint-Mard, René Va ou père Rénéva.
– Dans les années 1935-40 le journaliste romancier Pierre Mille (qualifié de “Kipling français”) et son épouse la sculpteure Yvonne Serruys vécurent dans la maison anglo-normande.

Rémi LEMAISTRE

3 – La forêt de Compiègne

[ Voir la page qui lui est spécifiquement consacrée ]

Documents présents ailleurs sur le site “Histoire de Compiègne”

Trouvaille de monnaies et de bijoux du XVIe siècle à Vieux-Moulin, par M. du LAC.
Charles Paul, un figure illustre de Vieux-Moulin, par Lionel CHANEL.
L’ermite de la forêt de Compiègne, René Va, par J.B. MESTRE.
La propriété de l’Ortille en forêt de Compiègne, par Paul LAMBIN, 1901.

Archives départementales de l’Oise

Un certain nombre d’archives sont numérisées et consultables sur Internet (cliquer ici) : état civil, recensements, registres matricules, cartes et plans, etc.
On peut aussi, sur place, à Beauvais (71 rue de Tilloy), consulter (gratuitement) les documents non numérisés. Ceux-ci, regroupés par dossiers cotés, sont très nombreux… On peut se faire aider dans ses recherches par le ou la responsable de la salle de consultation, mais on peut également préparer sa venue en consultant auparavant, sur Internet, les inventaires qui sont numérisés (cliquer ici).
À noter que de nombreuses communes de l’Oise ont déposé à Beauvais une partie de leurs propres archives (cliquer ici pour voir la liste des cotes des dossiers communaux). Mais de nombreux autres documents concernant les communes sont disséminés dans les dossiers des diverses séries.
Un petit guide intitulé « Retracer l’histoire d’une commune » est proposé sur le site des Archives de l’Oise (cliquer ici).

BNF (Bibliothèque Nationale de France)

La BNF a mis en ligne, dans sa base dénommée Gallica, de très nombreux documents ; ceux relatifs à une commune donnée peuvent être listés en utilisant son moteur de recherche, mais il est souvent difficile de s’y retrouver parmi les résultats qui s’affichent. On peut aussi passer par un sous-ensemble de Gallica consacré au département de l’Oise (cliquer ici).
Voici les liens vers quelques documents concernant Vieux-Moulin :
Notice historique et statistique sur les communes de l’arrondissement de Compiègne, par Émile COËT, 1883.
Essais historiques sur les cantons d’Attichy, Compiègne, Estrées-Saint-Denis et Guiscard, par J.E. MERMET.
René ou l’ermite de Compiègne – 1870

Autres documents numérisés

– Hameau du Vivier-Frère-Robert : manuscrits et dessins de J.A.F. Léré, conservés à la bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne : 3 pages (1821) et 4 pages (1822).
Précis statistique sur le canton de Compiègne, par Louis GRAVES, vers 1850.
– Albums de Daniel Debeaume (cartes postales, photos, et divers documents anciens) : “Le village de Vieux-Moulin, différentes photos“, “Les écoles, l’église et les commerces“, “Les rues“.
Église Saint-Mellon (site “Eglises de l’Oise”).
Promenade en forêt de Compiègne (anciennes cartes postales commentées).
Nos villages, Vieux-Moulin, par A.R. VERBRUGGE, curé de Vieux-Moulin.

Documents non numérisés
  • La vie du comte Louis de Sales, suivi de la vie de l’Hermite René Vâ, par Claude BUFFIER, 1737, leg MOURICHON, bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne.
  • Plan des prés du Don-de-Roi en la commune de Vieux-Moulin, 1826, bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne.
  • Notice sur l’Ortille, forêt de Compiègne, par Paul LAMBIN, 1902, bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne.
  • Vieux-Moulin, histoire et archéologie, par l’abbé A.R. VERBRUGGE, 1973, bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne.
  • Vieux-Moulin, forêt de Compiègne, par Jacques MOURICHON, 1981, bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne.
  • Vieux-Moulin, naissance et vie d’un petit village de l’Oise, par l’abbé A.R. VERBRUGGE, 1989, bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne.
  • Compiègne, ses rues, ses cantons, par Daniel DELATTRE.
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