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Sainte Julie Billiart, fondatrice de l’Institut des Sœurs de Notre-Dame (+ 1816)

Sainte Julie Billiart

Marie Rose Julie Billiart est née le 12 juillet 1751 à Cuvilly, petit village à vingt kilomètres de Compiègne. Les parents de Julie tiennent un petit commerce d’épicerie et de lingerie dont le produit, joint à celui d’une parcelle de terre, leur permet de vivre dans une modeste aisance. Ils auront sept enfants dont quatre vont mourir en bas âge. Julie, qui est la sixième, grandit entre une sœur plus âgée de sept ans et un frère, né trois ans après elle.Tout enfant, Julie aime prier ou se retirer dans le silence de sa chambre pour parler à Dieu. Enfant douée, elle apprend à lire et à écrire à l’école du village dirigée par son oncle Thibaut Guilbert. L’étude du catéchisme surtout l’attire tant que, dès huit ans c’est elle qui l’apprendra à ses petites compagnes, commentant naïvement le texte mais avec beaucoup d’intelligence.
En juin 1759 M. Dangicourt est nommé vicaire à Cuvilly, puis curé en 1765. Surpris par la valeur de l’enfant, il s’intéresse à elle et lui apprend à faire oraison et à suivre fidèlement les mouvements de la grâce. Il l’autorise d’ailleurs, dès l’âge de neuf ans, à communier en cachette.
Le 4 juin 1764 en l’Eglise de Cuvilly, la jeune Julie âgée de treize ans, est confirmée par l’évêque de Beauvais et l’année suivante, désireuse de se consacrer entièrement à Dieu, elle fait le vœu de chasteté perpétuelle. A l’âge de vingt ans elle obtiendra la faveur de communier quotidiennement, fait très rare à cette époque encore fortement teintée de jansénisme.

Elle a seize ans lorsque suite à un vol de marchandises et des calomnies qui éloignèrent la clientèle du magasin paternel, la famille est réduite à la pauvreté. Pour subvenir aux besoins de ses parents et pour aider sa sœur presque aveugle et son frère boiteux, elle décide de louer ses services aux fermiers des environs.

Un soir d’hiver 1774, sa famille est agressée. Personne n’est blessé, mais la frayeur ajoutée à la fatigue déclenche chez Julie une maladie des nerfs très douloureuse qui la rendra peu à peu paralysée. Malgré cela jamais elle ne se plaindra, ne se lamentera, ne se découragera.
Elle entend ces paroles: “Ce sont les filles que je vous donne dans l’institut qui sera marqué de ma croix”.
Quand éclate la Révolution de 1789, M. Dangicourt, ayant refusé le serment de fidélité à la constitution civile du clergé, est obligé de se réfugier à Paris. Julie reste seule. Bientôt, elle doit fuir aussi, menacée par les révolutionnaires depuis qu’ils savent qu’elle aide le séjour clandestin de quelques prêtres. Elle trouve refuge chez Mme de Pont-l’Abbé, châtelaine de Gournay sur Aronde, à six kilomètres de Cuvilly qui l’héberge avant de s’enfuir elle-même à l’étranger. Les révolutionnaires se lancent à la poursuite de la ” dévote “. A nouveau, elle s’enfuit du château, cachée ainsi que sa nièce qui la soigne dans une charrette remplie de paille. Elles sont abandonnées à Compiègne, dans une cour d’auberge. Les demoiselles Chambon les recueilleront mais toujours poursuivies et indésirables, elles devront changer très souvent de domicile.
C’est à Compiègne, en 1793, que Julie a une vision qui lui montre au pied du calvaire un groupe de femmes portant un habit religieux qu’elle ne reconnaît pas. Puis elle entend ces paroles : ” Ce sont les filles que je vous donne dans l’institut qui sera marqué de ma croix “. Son infirmité s’accroît, elle perd l’usage de la parole qu’elle ne retrouvera que plusieurs années plus tard.

 

La rencontre avec Françoise Blin de Bourdon
A Cuvilly, la comtesse Beaudouin se rendait souvent au chevet de Julie, devenue infirme. Aussi lorsqu’elle vient, en 1795, trouver refuge à Amiens chez le vicomte Blin, elle n’oublie pas sa petite protégée réfugiée à Compiègne et la fait venir près d’elle.
C’est là qu’elle, la paysanne, et Françoise, l’aristocrate, sœur du vicomte Blin, vont se rencontrer providentiellement. ” le Bon Dieu, écrit Julie à Françoise, en février 1797, vous a présentée à moi sans que j’y contribue en rien. C’est bien Lui qui nous a unies si intimement “. Françoise, qui a préparé son entrée au Carmel, est séduite quant à elle, par la profondeur de la foi de Julie Billiart, son courage, sa bonté, sa générosité, sa passion pour la Parole de Dieu.
Elles ne vont plus jamais se séparer.
Mais Julie a quarante-six ans et est infirme. Que peut-elle faire ? De son côté Françoise entrevoit clairement sa future vie : partageant les idées de Julie, elle décide de consacrer sa vie et sa fortune personnelle à la réalisation du projet de son amie.
Frappé par l’aptitude extraordinaire de l’infirme pour la catéchèse, le Père Varin, supérieur des Pères de la Foi il lui suggère lors d’une visite, d’établir une école pour l’instruction religieuse des enfants du peuple qui sont abandonnés.
Au mois de février 1803, Julie et Françoise s’établissent rue Neuve à Amiens, pour commencer l’œuvre sous la conduite spirituelle du Père Varin.
Le 2 février 1804 alors qu’elle est encore sur son lit, Julie se consacre à Dieu avec deux de ses compagnes. Quatre mois plus tard elle guérit miraculeusement pendant une neuvaine au Sacré-Cœur. Elles prennent alors le nom de Sœurs de Notre-Dame, nom attribué par le Père Varin. Elle qui ne marchait plus depuis vingt-deux ans se remet à marcher. Infatigable elle se met alors à voyager.

Au cours d’un voyage en Flandre, elle est invitée par Mgr Fallot de Beaumont, évêque de Gand, à fonder une maison dans son diocèse. Ce sera le point de départ d’une série de fondation en Belgique et en France. Le 7 décembre 1815, Mère Julie fait une lourde chute qui lui occasionne de violentes douleurs de tête et un malaise général.
Le 14 janvier 1816 elle s’alite et le 8 avril elle meurt paisiblement.
C’est une grande peine pour Françoise, en religion Mère Saint-Joseph, sa fidèle compagne de toujours. Supérieure de la maison-mère de Namur, elle est élue supérieure générale le 2 juin 1816 et continue, jusqu’à sa mort en 1838, l’œuvre entreprise par son amie Julie Billiart.
Peu après la mort des deux fondatrices, la vision qu’avait eu Mère Julie que ses filles iraient dans le monde entier se réalise. Elles partent aux USA en 1840, en Grande-Bretagne en 1845, au Guatemala en 1859, au Congo en 1894, en Rhodésie en 1895. Au cours du XX ème siècle, l’expansion continue : en Belgique, en Italie, en France, au Japon, en Chine, au Brésil, au Pérou, au Nigeria, au Kenya, aux îles Hawaï.
Partout les Sœurs de Notre-Dame portent le message de l’Evangile, s’adressant à tous, avec une préférence marquée pour les pauvres, et leur confirmant combien Dieu est bon.

 

L’approbation suprême
Le 13 mai 1906, Rome célèbre la béatification de l’humble servante de Dieu, Julie Billiart, sous le pontificat de saint Pie X.
Le 22 juin 1969, se déroulent les fêtes de la canonisation sous Paul VI qui déclare dans son panégyrique : ” Sa biographie laisse transparaître une splendeur de grâce et un exemple de vertu chrétienne : l’humilité, la pureté, la patience, la douceur, l’intériorité dans l’agir et toujours, d’une manière quasi connaturelle, l’aspiration à l’apostolat, l’amour de l’église au milieu de tant d’épreuves et d’amertumes, l’assiduité dans la prière, la dévotion à la Vierge, l’art de se faire aimer et obéir, le talent d’organisatrice ……. ”

D’après le blog catholique  (http://www.blog-catholique.com/post/Sainte-Julie-Billiart)

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