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Louis IX

Canonisé dès 1297, vingt-sept ans seulement après sa mort, Louis IX sut donner tout au long d’un règne de quarante-quatre ans un prestige incomparable à la monarchie capétienne et à la France. Le saint roi séjourna volontiers à Compiègne, qu’il combla de ses bienfaits. Plusieurs compiégnois témoignèrent à son procès de canonisation. Ses générosités furent telles que le château royal en fut tout amoindri. Il contraignit ses successeurs à s’installer dans le hameau voisin de Beaulieu, connu depuis Philippe le Bel sous le nom de Royallieu.

La parure monumentale de la ville s’enrichit en effet. Le pont qui permettait alors le franchissement de l’Oise aurait été refait en pierre. Non loin du château royal, à l’emplacement d’une partie de ses jardins, le roi fit rebâtir l’Hôtel-Dieu Saint-Nicolas. La tradition assure qu’avec l’aide de son gendre, Thibaut de Navarre, il transporta lui-même le premier des malades du nouvel hôpital dans un drap de soie. Il les nourrissait de ses propres mains, quelques horribles que fussent les plaies qui les affectaient. Il tint à confier le nouvel établissement à l’ordre des Trinitaires, dits Mathurins. Mais, l’hostilité de l’abbaye Saint-Corneille, furieuse de voir son autorité spirituelle et temporelle contesté par un tel choix, les força à quitter une place qu’elle estimait sienne, quelques dizaines d’années après la mort du roi. Toutefois, seuls des Augustins et Augustines étaient attachés aux soins quotidiens des malades. Il fonda également l’abbaye des Jacobins et favorisa l’installation des Cordeliers ; il aimait à fréquenter ces frères mendiants, écoutant leur prêches, suivant leur enseignement, partageant leur repas. Il légua un tiers de sa bibliothèque au couvent des Jacobins dont ne subsistent plus que des ruines dans le parc de Songeons.

Compiègne connu, comme toute la France de ce temps, une période de prospérité remarquable. On se souvint longtemps dans la ville du tournoi du 14 juin 1237, organisé à l’occasion du mariage de son frère Robert avec Mathilde de Brabant en présence de tous les grands du royaume : 338 chevaliers venus de toute l’Europe participèrent à ces joutes. Aussi, les fastes des mariages royaux se mêlent-ils dans les mémoires compiégnoises à l’extrême simplicité dont faisait preuve le roi, se promenant seul et devisant avec tout un chacun.

Texte de François Callais

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