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La guerre de 1939-1945 a complètement transformé la rue des Bonnetiers qui n’est plus qu’une sorte d’entrée de la place du Marché-aux-Herbes, s’ouvrant sous un passage voûté.
Elle s’appela longtemps rue Sallabé ou rue Salle-de-l’Abbé, de ce que ses maisons étaient voisines de la salle de l’auditoire de l’abbé de St-Corneille. M. Vernet-Ruiz dit qu’elle mérité son no mde rue des Bonnetiers, car plusieurs bonnetiers y demeuraient. En effet, lors de la destruction des vieilles halles de la place du Marché, les bonnetiers qui s’y installaient durent chercher un autre emplacement pour exercer leur commerce. Ils s’installèrent alors dans les boutiques de la rue Sallabé qui devint la rue des Bonnetiers.
« Les maisons habitées par ces industriels, dit M. Bazin, étaient toutes construites sur le même plan. C’étaient des constructions en bois et en briques dont les poteaux corniers ressortaient ; elles avaient toutes pignon sur rue, avec un auvent au rez-de-chaussée, le toit en arc Tudor reposant sur des consoles décorées de statuettes sculptées ; les poutres étaient saillantes et portaient à leur extrémité des masques ainsi que des figures grotesques. »
La partie de la rue des Bonnetiers avoisinant la place du Marché-aux-Herbes s’appelait rue du Moulinet, du nom de l’hôtel du Moulinet où Anne de Beaujeu, sœur de Charles VIII, logea le 21 septembre 1486.
La maison située au coin de la rue du Moulinet et de la rue de la Corne-de-Cerf appartenait, à la fin du XVe siècle, à Jean Nicolle et Asseline Bourgeois, sa femme. Nicolle vendit cet immeuble, en 1518, à son gendre Pierre Robanille, peigneur et cardeur de laine, époux de Suzanne Nicolle.
Rue des Bonnetiers se trouvait l’hôtel de l’Ours, tenu à la fin du XVe siècle, par Pierre Morel, et qui appartint ensuite à ses gendres, Jean Barré, maçon, époux de Marion Morel et Adrien Le Marson, tourneur, époux de Jeanne Morel. En 1563, l’hôtel appartient à Louis Ollet, verrier, puis, en 1572, à Antoine Saget, chaussetier.

La rue des Bonnetiers (photo SHC)

Dans une liste de souscription pour l’équipement de la garde nationale, en 1848, nous trouvons les noms des commerçants qui habitaient alors les rues des Bonnetiers et de la Corne-de-Cerf : Blavet, charcutier ; Félix Lemer, marchand poëlier ; Dufey, bijoutier ; Tartenson, lampiste ; Fasquelle, marchand boucher ; Féret, arquebusier ; Desmarest, bonnetiers ; Peyrecave, bijoutier ; Hippolyte Lemer, faïencier ; Aconin, bonnetier ; Bénard, épicier ; Moutonnet, aubergiste ; Ribeyrotte, marchand de parapluies ; Asselin, chapellier. Ces noms se sont conservés longtemps dans la même rue et certains y existaient encore il y a peu d’années.
La rue des Bonnetiers se trouvait dans le Tour-du-Moulinet ou des Trois-Pucelles borné par les rues des Bonnetiers, Corne-de-Cerf, des Trois-Barbeaux et du Perroquet (haut de la rue Solférino). Dans son étude sur la population de Compiègne en 1627, M. de Marsy a relevé parmi les habitants de ce Tour, à cette époque, les noms de Claude Huart, orfèvre ; Antoine Béjot, médecin ; Nicolas De Moy, boulanger et tavernier ; Antoine de La Chaise, serviteur de la Ville ; Zorobabel Berthelot, corroyeur ; Jacques Descouturelle, Simon Desmolin, veuve Raoul de Billy, marchands ; Jacques Le Paintre, orfèvre ; veuve Simon des Essarts « chargée de six enfants ».

Jacques Mermet, tiré de “nos rues ont une histoire”.

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