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On s’est demandé parfois d’où venait le nom de rue Vermenton. Était-ce celui d’un personnage aujourd’hui oublié ou d’un lieudit ? C’est cette dernière supposition qu’il faut retenir. En effet, dans un dénombrement du fief des Tournelles, au XVI siècle, ce nom se retrouve plusieurs fois. Il s’agit du dénombrement fait en janvier 1564 d’un petit fief « qui fut à défunt M Jean Louvet, en son vivant, tabellion demeurant à Compiègne et Marguerite Louvet et Gaucher Louvet, frères et enfants de défunt Pierre Louvet et Louise Le Père ; et depuis à demoiselle Marguerite de Jouengnes, veuve dudit défunt M Jean Louvet pour moitié indivise, que moi, Robert Crin, curateur de Antoine Crin, mon fils, tient en fief. de très haute et puissante dame de Médicis, reine de France. »
Et dans ce dénombrement, se trouvent les mentions suivantes : « Item, d’un denier parisis deubz par Jehan Le Sueur et aultres pour un jardin sis es faubourg dud. Compiengne, lieud. Vermen­ton, tenant d’un costé à Jaques des Gaines, tuteur de Jehanin de La Planche, d’un bout à la rue qui meine à Sainte-Peringue, d’aultre à Pierre Jobin. »
Et l’énumération des redevances dues se continue ainsi, mais pour la commodité de nos lecteurs, la voici en français moderne :
« Item, de 27 deniers parisis dus par Antoine des Hourmeaux, notaire, Samson Du Scellier, Jean et Jacques De Thieu et Jeanne des Hourmeaux, sa femme, pour leurs maisons, cours et jardins, sis audit Vermenton, aboutant d’un bout à la voirie des Fossés, d’autre à la rue qui mène à Sainte-Périne.
« Item, de deux deniers tournois dus par la veuve Simon Lefebvre pour un jardin séant audit Vermenton, tenant audit Samson Du Scellier, d’autre aux héritiers Nicolas Bertherand, d’un bout à la voirie des Fossés.
« Item, de quatre deniers tournois dus par Pierre Evrard pour un jardin audit Vermenton, tenant aux joirs Romescant et d’un bout à la voirie des Fossés.
« Item, de trois deniers parisis, dus par les héritiers Nicolas Ber­therand et M Nicolle Picart, avocat, pour leurs jardins audit lieudit Vermenton, tenant d’un côté à Nicolas Boucher, grainetier, d’autre à Pierre Romescant, d’un bout à la voirie des Fossés.
« Item, d’un denier parisis dû par Jean Du Clerc, au lieu de Gil­les Poulletier, sis au lieu de Vermenton.
« Item, d’un denier parisis dû par la Table-Dieu de Compiègne, pour un petit jardin, lieu et pour-pris qui fut à Nicolle Picart, audit Vermenton, tenant à la veuve Pierre Romescourt, d’autre à Gil­les Touzet, tuteur, d’un bout à la voirie des Fossés…

La rue Vermenton (photo SHC)

Ce document nous fixe, non seulement sur l’ancienneté du nom de Vermenton, mais aussi sur les propriétaires qui y possédaient des terrains au XVI siècle.
Dans cette partie du faubourg, une rue fut tracée et nous voyons qu’en 1607, Nicolas Blanvin, blanchisseur et Barbe Acollet, sa femme, vendent une maison « rue Vermentine » à Simone Picart, veuve Deblois, demeurant à Laon.
Au XVIII siècle, le célèbre architecte posséda une maison dans cette rue.
Mais primitivement, la rue Vermenton n’aboutissait pas à la rue Saint-Lazare. Elle s’en trouvait séparée par un immeuble situé en face du boulevard qui porte aujourd’hui le nom de Victor-Hugo, et qui appartenait au baron Locré. Le 23 juillet 1886, le conseil municipal décidait l’acquisition de cet immeuble au prix de 38 000 F.  La question revint devant le conseil municipal le 9 juillet 1890. Le maire, M. le sénateur Chovet, exposa que, par suite d’un arrangement avec M. Dubloc, qui acceptait de se rendre acquéreur, moyennant 20 000 F d’une partie des terrains restant libres après démolition, la ville n’aurait plus à payer que
18 000 F. La vente ne devait être définitivement conclue qu’après la mort du propriétaire M. Locré. Ces conventions ayant été acceptées, on put, après démolition, ouvrir cette partie de rue prolongeant la rue Vermenton jusqu’à la partie de la rue de Pierrefonds, à laquelle le conseil municipal a donné en 1952, le nom de rue Saint-Lazare qui jusqu’alors ne commençait qu’à la rue de la Procession. Cette nouvelle partie de la rue Vermenton fut livrée à la circulation en 1894. Elle facilitait l’accès des écoles Saint-Lazare et réalisait une sérieuse amélioration de la voirie de ce quartier.
Par Jacques Mermet, tiré de “nos rues ont une histoire”

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