Le haras national de Compiègne y est installé depuis 1876 ; il assure toute l’administration du cheval, notamment des étalons, dans les régions du Nord et de Picardie. Construites sous Louis XV, selon un plan de 1738 adressé à Nicolas d’Orbay et sans doute de Jacques V Gabriel, la Grande Écurie était affectée aux chevaux de selle, tandis que la Petite Écurie était chargée des chevaux attelés, des carrosses et des chaises à porteurs. Le Grand Écuyer du Roi les gérait. Il inspectait aussi les haras créés par Colbert, ainsi que l’Académie d’équitation.
Le titre de “Monsieur le Grand “ était particulièrement prestigieux, il appartenait depuis la décapitation de Cinq-Mars, en 1642, à une branche de la maison de Lorraine. A Compiègne, le Grand Écuyer dirigeait aussi l’École des Pages, redoutés pour leur turbulence, dont l’hôtel se situait au n° 11 de l’actuelle rue de la Sous-Préfecture.
A la mort du comte de Brionne, en 1761, et en attendant la majorité de son fils, le prince de Lambesc, c’est sa veuve qui obtint cette charge.
Le roi dut passer au-dessus des préventions contre une femme écuyère. “Madame la Grande”, chasseresse intrépide, se révéla d’ailleurs une excellente administratrice.
Texte de François Callais
Lire à ce sujet le bulletin n°40 “Le cheval et la ville,Compiègne et le cheval“ , actes du colloque “Le cheval et la ville”, Société historique, 2011