Les séjours compiégnois de Louis XV, à partir de 1728, furent réguliers et relativement longs ; il fallut donc construire ou aménager des locaux pour les divers services du gouvernement qui accompagnaient le roi. La Surintendance des Bâtiments fut transférée dans l’hôtel actuel, en 1747. C’est peu après que le marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour, fit percer une porte sous le rempart ; son successeur, le comte d’Angiviller, fit agrandir le bâtiment encore visible. L’hôtel abrita le premier sous-préfet, puis Louis Bonaparte, futur roi de Hollande, en garnison à Compiègne ; enfin il fut attribué au ministère des Relations extérieures du Premier Empire.
Les jardins, situés de part et d’autre du rempart, ont été dessinés vers 1923, par Ferdinand Bac (1859-1952), petit-fils de Jérôme, roi de Westphalie, le dernier frère de Napoléon.
Ce napoléonide bâtard avait trouvé asile en ces lieux à la fin de sa vie. Ce témoin de l’Europe d’avant 1914, celle des aristocrates et des artistes, regrettait la vieille Allemagne, libre de la tutelle prussienne.
Mémorialiste, épistolier, dessinateur, décorateur; il alliait la légèreté du chroniqueur au sérieux du philosophe.
Les jardins ont été ouverts au public et proposent une vue imposantes sur les remparts de la ville.
Texte de François Callais