Cette nouvelle caserne s’établit en 1913 sur un terrain de vingt-deux hectares, avec des baraquements en briques. De 1914 à 1995 bien des régiments s’y succédèrent, ainsi que des hôpitaux temporaires. Les Allemands y installèrent dès juin 1940 un camp de prisonniers de guerre qui, en juin 1941, devint camp d’internement pour tous ceux qui semblaient dangereux pour l’occupant : militants communistes, gaullistes, auxquels s’ajoutaient juifs, ressortissants de pays en guerre avec l’Allemagne, condamnés de droit commun, une population très hétérogène et diversement traitée.
Le Frontstalag 122 était directement placé sous l’administration militaire allemande et gardé par un détachement de la Wehrmacht.
C’était un camp de transit avant la déportation lors de convois ferroviaires particulièrement pénibles, parfois dans des camps d’extermination, notamment pour les juifs qui ont représenté environ 6,5 % des détenus et formé le premier convoi de déportés.
Un monument, oeuvre du sculpteur Georges Muguet, inauguré en 1972, commémore le souvenir des 53.000 détenus dont 49.000 furent déportés. Le dernier train partit le 27 août 1944 pour Buchenwald.
Le 23 février 2008 a été inauguré à Compiègne le Mémorial de l’internement et de la déportationsur le site même de l’ancien camp de Royallieu à Compiègne.
De l’ancien camp sont conservés trois bâtiments qui deviennent eux-même objets d’exposition. Toutes les matières, couleurs et décors qui ont été utilisés depuis sa construction en 1913 ont été dévoilés par des procédés ingénieux. Pour mettre en scène le site, une frise retrace son histoire dans la Seconde Guerre mondiale. Elle est accompagnée d’ écrans, de vidéoprojecteurs et de haut-parleurs. Documents originaux et témoignages viennent se compléter pour une meilleure compréhension.
Texte de François Callais
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