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Thourotte

Présentation rapide de la commune

Commune de la CC2V (Communauté de Communes des Deux Vallées), chef-lieu de l’intercommunalité, bureau centralisateur du canton de Thourotte.

L’église Notre-Dame de la Nativité de Thourotte.

Le territoire de la communauté thourottoise compte 4,38 km2. Fixé sur le corridor isarien, à sa confluence avec le Matz, cote 34,5 m, le finage dessine une coupe de la moyenne vallée de l’Oise autour d’un ancien méandre de la rivière dominé par un escarpement, puissant et orienté plein sud. Ce site d’acropole, couronné de l’ancien noyau villageois, s’est adonné à la viticulture, comme en témoigne le toponyme “rue des basses vignes”. L’occupation humaine est ancienne et remonte au néolithique : du matériel lithique a été retrouvé au lieu-dit le Martellois, et des fouilles préventives ont mis en évidence une nécropole de 18 sépultures dans la zone d’activité du gros Grelot, à la cote 69 m. Le milieu du Moyen-âge fut un premier âge d’or pour la commune sous le nom de Torentense Castrum : la lignée des Thorotte occupant la châtellenie était une puissance foncière dans la proximité de l’abbaye d’Ourscamp ; aussi put-elle conclure de belles alliances, notamment avec les Montmorency. Le blason de la ville est emprunté à ce passé brillant. Le lieu-dit la Barre suggère que la route de Plessis Brion était fortifiée et comptait un pont détruit vers 1733 ; le percement et l’endiguement du canal latéral à l’Oise ont détruit une partie de la motte féodale et coupé l’église paroissiale du village. Celle-ci, dédiée à Notre-Dame de la Nativité, se distingue par deux chefs d’œuvres : son clocher porche datant du XIIe siècle et un retable de la passion de 1555, restauré au début du XXIe siècle. De 1209 à 1557, la paroisse accueillit une prévôté, et l’on rendait la justice selon la coutume de Senlis. La Grande Révolution rattacha la commune au district de Coudun (1790) puis au canton de Ribécourt (1800) : le premier maire se dénommait Antoine Sincepre. La communauté assez conformiste, mais jugée patriote, vécut une déchristianisation modérée : l’église fut temple de la Raison entre 1793 et 1795. Suivit, au XIXe siècle, une longue période de croissance douce : la commune passa de 296 habitants en 1826 à 524 en 1906 et s’inscrivit dans des échanges à longue distance grâce à de nouvelles infrastructures : la route nationale 32 (1824), le canal latéral à l’Oise (1836), le chemin de fer (1849).

L’usine Chantereine de Saint-Gobain à Thourotte.

Toutefois, l’irruption de la modernité industrielle se produisit au XXe siècle avec la reconstruction post première guerre mondiale, les deux mandats visionnaires du maire Joseph Onimus (1919-1925 ; 1929-1944), et la croissance fordiste : l’implantation d’une glacerie à Chantereine (1919-1922), puis la modernisation de cette unité pilote du groupe Saint-Gobain – le float glass entre en activité en 1970 – se sont accompagnées de 3 séquences d’urbanisation : la création d’une ville-usine, l’émergence du topos : unifier Thourotte, la transformation du bourg en pôle urbain de plus de 5000 habitants avec les services d’une ville moyenne de 10-15000 habitants. La crise du système fordiste a appelé, localement, deux stratégies alternatives : d’abord la relance de l’industrialisation et de l’urbanisation, puis le développement social et la décroissance. La commune de Thourotte constitue un cas pédagogique pour étudier les mutations d’une ville singulière du Compiégnois, entre vieilles pierres, archéologie industrielle, histoire sociale et culturelle.

Alain JM. BERNARD, professeur honoraire à l’UTC.

Documents présents ailleurs sur le site « Histoire de Compiègne »

En cliquant ici, vous accédez aux résultats du moteur de recherche ; vous trouverez bien sûr la présente page, mais aussi des liens vers d’autres articles et pages qui ont un lien avec Thourotte.

Archives départementales de l’Oise

Un certain nombre d’archives sont numérisées et consultables sur Internet (cliquer ici) : état civil, recensements, registres matricules, cartes et plans, etc.
On peut aussi, sur place, à Beauvais (71 rue de Tilloy), consulter (gratuitement) les documents non numérisés. Ceux-ci, regroupés par dossiers cotés, sont très nombreux… On peut se faire aider dans ses recherches par le ou la responsable de la salle de consultation, mais on peut également préparer sa venue en consultant auparavant, sur Internet, les inventaires qui sont numérisés (cliquer ici).
À noter que de nombreuses communes de l’Oise ont déposé à Beauvais une partie de leurs propres archives (cliquer ici pour voir la liste des cotes des dossiers communaux). Mais de nombreux autres documents concernant les communes sont disséminés dans les dossiers des diverses séries.
Un petit guide intitulé « Retracer l’histoire d’une commune » est proposé sur le site des Archives de l’Oise (cliquer ici).

BNF (Bibliothèque Nationale de France)

La BNF a mis en ligne, dans sa base dénommée Gallica, de très nombreux documents ; ceux relatifs à une commune donnée peuvent être listés en utilisant son moteur de recherche, mais il est souvent difficile de s’y retrouver parmi les résultats qui s’affichent. On peut aussi passer par un sous-ensemble de Gallica consacré au département de l’Oise (cliquer ici).
Voici quelques liens :
Notice historique et statistique sur l’arrondissement de Compiègne, par Émile COET (1883).
Une excursion entre Noyon et Compiègne en 1904, Société historique de Compiègne.
L’Oise, histoire d’une vallée industrielle (XIXe – XXe siècles), par Raymond LAZZAROTTI, in Annales historiques compiégnoises, n° 69-70, septembre 1997.

Autres documents numérisés

Manuscrits et dessins de J.A.F. Léré, conservés à la bibliothèque Saint-Corneille de Compiègne, vers 1820 (7 pages).
Thourotte, une histoire urbaine, par Alain J.M. BERNARD, professeur honoraire à l’UTC.
– Site “Églises de l’Oise” : Notre-Dame de la Nativité.
– Albums de Daniel Debeaume (cartes postales, photos, et divers documents anciens) : Le village de Thourotte de 1800 à 1935 ; Les commerces et l’église ; La piscine, les inondations ; Les industries au début du XXe siècle ; Les fêtes ; Vue générale, la mairie, la place. De très nombreux documents ont été publiés sur ce site concernant l’usine de Chantereine, cliquez ici pour les découvrir (voir le menu de droite).

Documents non numérisés
  • Alain J.M. BERNARD, L’ère moderniste de Jean Legendre, in Histoire de Compiègne, Editions des beffrois, 1988.
  • Alain J.M. BERNARD (dir.), A la recherche des paysages du passé, in La terre et l’aventure humaine, Magnard, 1981, pages 68-69.
  • Laurent FOURNIER, Histoires(s) de Thourotte, in Contact, N° spécial, décembre 2019.
  • Laurent FOURNIER, La cité-jardin de Chantereine à Thourotte, in Les Annales Historiques Compiégnoises, 2021, N° 161-162, pages 28-34.
  • Généalogie des châtelains de Noyon et de Thourotte et des seigneurs d’Offémont, selon Duchêne, le père Anselme et le cartulaire d’Ourscamp, in Bulletin de la Société Historique de Compiègne, 1913, N° 15 pages 88-91.
  • Raymond LAZZAROTTI. L’industrie et les complexes industriels dans la vallée de l’Oise. Étude de Géographie économique et humaine, 590 pages, 1968.
  • Lauriane LEROY. Autour du Matz et de ses moulins, 2020, pages 239 à 247.
  • Chanoine L. MARSAUX, Le retable de Thourotte, in Bulletin de la Société Historique de Compiègne, 1899, N° 9, pages 1-13.
  • Abbé Armand MATON, Thourotte, Notre Dame de la Nativité, Editions Maury.
  • Serge SON, Thourotte et Saint-Gobain, une histoire de famille, Ville de Thourotte, 2001.
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